Biodiver’cité !

Comment associer les habitants à la transformation du cadre de vie ?

En 2019, durant la rénovation urbaine du quartier du stade, Rodez Agglo Habitat Oph (avec la participation de la mairie d’Onet-le-Château) a soumis l’idée à la LPO Aveyron et le CPIE du Rouergue de créer un projet qui invite les habitants à se retrouver autour d’un thème commun « La biodiversité ». De ce partenariat, un projet en plusieurs temps est né : Biodiver’cité.

La nature au sein du quartier est-ce possible ? C’est la question que ce sont posés les habitants du quartier lors du premier porte à porte effectué en avril 2019. Une première approche qui a permis aux différents citoyens de comprendre qu' »agglomération » ne rime pas forcément avec « disparition ». Une pensée persiste : la nature est absente, ne reste de cela que des nuisibles comme les pigeons et autres rongeurs. Et pourtant, de nombreuses espèces plus discrètes pour la plupart trouvent à se loger dans les infrastructures humaines (chauves-souris, faucons, hirondelles, martinets…). La biodiversité est donc bien présente en ville (surtout dans des départements comme celui de l’Aveyron non loin des espaces naturels remarquables), il suffit pour cela de faire attention, de s’arrêter pour écouter, observer, toucher… En une phrase : prendre le temps. Une chose difficile dans le flux permanent qui fait des espaces urbains une vraie fourmilière, dégradant notre rapport à la nature. Afin d’optimiser nos chances de croiser cette faune/flore sauvage au cœur de nos villes nous pouvons l’y inviter, chose moins compliquée que ce que l’on pense…
Un des objectifs premier du projet était la réappropriation par les résidents des espaces verts du quartier, laissés à l’abandon voir pour certains espaces, saturés d’encombrants divers. Vient ensuite la sensibilisation à ses espaces et autres « occupants » du quartier qui permet la découverte des autres espèces et de l’écosystème qui s’est mit en place près de chez eux. De cette façon, les personnes présentes ont pu voir la diversité qu’accueille leur cité passant du paon du jour, à la mésange bleue ou encore par le hérisson d’Europe. Une démarche auprès de tous les âges pour susciter l’envie d’agir près de chez soi pour l’environnement.

  • La première action fut réalisée le samedi 11 mai, au centre social d’Onet-le-Château. Ce temps a été consacré à la fabrication de jardinières en bois palette. Ainsi, les familles présentes ont pu bricoler les palettes et garnir leurs jardinières en choisissant les plants aromatiques ou botaniques sous les conseils d’un spécialiste venu pour l’occasion. Dans la continuité de ce projet, les habitants ont pu bénéficier également d’une inscription en tant que « Balcon Refuges LPO ». Ce qui permet à l’avenir, un accompagnement pour ces personnes qui ont déjà fait un premier pas vers cette nature de proximité. Grâce à ce premier volet, les résidents ont pu comprendre que le choix des plants pour une jardinière influent sur la visite d’insectes pollinisateurs ou non, de plus les jardinières étant créées à partir de palettes, c’est une preuve que recycler permet aussi un gain d’économie, encore un bon moyen de donner de bons réflexes pour la suite.

  • Le 22 mai a eu lieue la deuxième animation dans le quartier. Pas moins d’une vingtaine d’enfants ont réussi à créer un magnifique Graff’ Végétal en mousse 100 % écologique qui orne désormais le mur de la façade. Entre la fabrication de la colle à base de produits alimentaires, la création du motif et la pose, les enfants n’ont pas chômés ! Après trois heures d’efforts partagés dans la bonne humeur, chacun a pu apprécier le résultat sous le regard bienveillant des habitants de l’immeuble. Un bon moyen pour impliquer les jeunes du quartier à la re-végétalisation de la cité et faire comprendre qu’il y a d’autres alternatives pour le Street-art.

  • Pour la troisième intervention du 11 juin le rendez-vous était toujours au centre social pour découvrir le rôle d’un nichoir, comment l’entretenir, pour qui et surtout à quelle période et comment l’installer. Les personnes présentes ont pu réaliser l’assemblage et enfin l’apprentissage de la pose au sein du quartier. Ainsi, ils s’engagent à prendre soin des nichoirs et à surveiller l’occupation de ceux-ci, un moyen de les rendre acteurs du mouvement envers la biodiversité.

  • Enfin, le 29 juin fut une journée festive, ce moment étant dédié à la clôture du projet. En premier lieu, la création d’un repas partagé anti-gaspillage à base de fanes de différents légumes. Après la dégustation, un rallye photo nature pour découvrir les différentes espèces et milieux près de chez eux ainsi qu’une balade sensorielle afin de s’éveiller à la nature autrement ont été proposés aux résidents.
    Un beau projet qui a réussi son pari de réunir petits et grands afin de donner l’envie de protéger la nature et s’approprier les espaces verts de la cité. Un grand merci aux participants qui sont les éléments moteurs de demain assurant la bonne suite du projet.

En 2020

Dans la continuité du projet, une visite des nichoirs est prévue avec les enfants en automne 2020. De plus, le projet se dissémine au cœur de rodez avec d’autres interventions du même type sur différents quartiers. L’objectif étant toujours le même : Associer les habitants à la réappropriation de leur quartier en passant par l’accueil de la faune et la flore sauvage.