Le Faucon pèlerin est un oiseau emblématique de la protection de la nature. C’est à la suite de sa raréfaction brutale dans les années soixante, que la toxicité du DDT a été démontrée et que ce produit a été retiré du marché. En effet, en bout de chaîne alimentaire, les rapaces, au travers des proies qu’ils consomment, cumulent le produit dans leurs organes vitaux, meurent ou ne peuvent plus se reproduire. Le faucon pèlerin, particulièrement touché, avait totalement disparu du nord et de l’ouest de la France.
Le faucon pèlerin fait l’objet d’un suivi particulier dans notre département depuis les années 70.
Dans ces années là, le faucon pèlerin était au bord de l’extinction dans notre département avec seulement 4 à 6 couples répertoriés qui avaient beaucoup de difficultés à se reproduire. Le repérage de tous les sites, la surveillance des couples reproducteurs, la protection des aires utilisées et les divers aménagements ont permis à l’espèce de reconquérir la plupart de ses anciens sites et d’en adopter de nouveaux.
La fréquentation de la cathédrale de Rodez par le faucon pèlerin est connue de notre association depuis plusieurs années déjà (2000). La présence répétée d’un couple sur se site depuis 2003, en période de reproduction, nous a poussés à envisager une intervention.
Des niches pour statues non utilisées nous ont paru être des emplacements très judicieux à aménager.
Pour des raisons de sécurité, une intervention en « rappel » comme cela avait été pratiqué en 1987 sur la cathédrale d’Albi fut exclue. En accord avec Mr CAUSSE, architecte des bâtiments de France, nous avons décidé d’attendre que la société VERMOREL, en charge des travaux de rénovation du clocher, installe un échafaudage.
Le 06 octobre 2005 ont eu lieu les aménagements de deux aires. C’est très probablement l’absence d’un substrat, que grattent les faucons afin de créer une cuvette, qui n’a pas permis jusqu’à présent aux oiseaux de s’installer sur cet édifice. En effet, les faucons ne construisent pas de nid, ils empruntent d’anciens nids de corvidés, ou utilisent des plates-formes ou vires abritées dans des parois rocheuses, où ils peuvent creuser une cuvette qui leur sert à déposer leur ponte. Un cordon de mortier en périphérie des anciens socles de statues a été mis en place afin de maintenir une couche de sable dans laquelle les faucons pourront creuser leur cuvette de ponte.
Même si les deux aires sont bien abritées des pluies, nous avons pris soin de percer deux trous de part et d’autre afin d’évacuer l’eau si nécessaire.
Situées à 55 mètres de hauteur, orientées à l’est, ces deux aires offrent des garanties remarquables de sécurité ainsi qu’une vue fantastique sur les alentours. Sachant qu’en période de reproduction les faucons ont tendance à chasser à proximité de l’aire, les pigeons n’ont qu’à bien se tenir !
Il n’y a plus qu’à espérer à présent que les oiseaux adoptent ces aires et qu’au printemps prochain nous puissions assister à l’envol des premiers jeunes faucons Ruthénois.
En conclusion de cet article, nous tenons à remercier Mr CAUSSE des Bâtiments de France, ainsi que Mrs VERMOREL et BUIA de la sociètè VERMOREL, sans qui cette opération n’aurait pas eu lieu.