Les ronces, de véritables gardes du corps pour mes arbres !
« Je laisse les ronces pousser en bord de parcelles. Des arbres se développent à l’intérieur. J’y ai constaté que ces arbres étaient plus vigoureux et ça permet de laisser régénérer une haie naturellement. Après la pousse de plusieurs arbres le long de la parcelle, la haie se garnit tout seule par la suite.
Les ronces sont aussi des buissons utiles, remparts défensifs des arbres fruitiers et autres arbres dans les haies, pour modérer l’appétit abusif d’herbivores gourmands comme les chevreuils et les sangliers, qui ont aussi pour rituel de se frotter contre les écorces et d’endommager les arbres.»
Bernard Teysseire, éleveur bovin lait et volailles (Saint-Salvadou – 12)
Chantier de réouverture de deux mares
Un chantier de grande envergure s’est déroulé tout au long de l’année sur la ferme d’Anthony Lorioux, à son initiative, à la suite de l’achat d’une nouvelle parcelle. Deux mares étaient envahies par des arbustes et des arbres sur leur rive apportant un ombrage trop important et un accès très limité pour la faune sauvage et domestique. L’objectif a été d’éclaircir ces ceintures de végétation par un débroussaillage et un élagage des arbres.
« Les travaux ont débuté par un débroussaillage conséquent des ronciers afin de pénétrer dans cette végétation luxuriante pour atteindre les mares. A la tronçonneuse, certains arbres morts tombés au sol et limitant fortement l’accès aux mares ont été débités car ils risquaient d’abîmer la digue. Plusieurs arbres sains ont été maintenus pour l’ombrage et offrir des perchoirs pour les rapaces. Une chevêche niche non loin de là ! Un émondage en trogne des Saules marsaults a été réalisé le long du ruisseau alimentant la mare de Souillens, sur les conseils de l’association Arbres, haies, paysages d’Aveyron. Ces arbres représentent une réelle ressource fourragère pour les animaux en fin d’été. Les chèvres en raffolent.»
Anthony Lorioux, éleveur caprin (Lunac -12)
Sciences participatives
Depuis 2011, l’Observatoire agricole de la biodiversité a été mis en place par le Muséum national d’histoire naturelle à destination des agriculteurs. Ce sont des sciences participatives qui permettent d’avoir une vision globale de l’évolution de la biodiversité ordinaire présente dans les parcelles. Quatre protocoles y sont associés : nichoirs à abeilles solitaires, placettes vers de terre, planches à invertébrés terrestres, transects papillons.
Selon les affinités des différents groupes étudiés, six agriculteurs se sont motivés pour y participer en 2020. Le protocole des nichoirs à abeilles solitaires a eu du succès auprès de cinq d’entre eux :
– Gaec des Jardins de la Rivière (Najac), maraîchage
– Bernard Teysseire (Saint-Salvadou), élevage bovin lait et volailles
– Christian et Jocelyne (Flavin), élevage bovin lait
– Gwenaël Latrouite (Marcillac-vallon), élevage ovin-caprin, maraîchage et fruits rouges
– Lycée agricole de la Cazotte (Saint-Affrique), élevage ovin lait et viande, bovin
Ce protocole permet d’avoir très facilement un aperçu de l’abondance et de la diversité des Hyménoptères solitaires. Il consiste à installer deux nichoirs à pollinisateurs sur une même parcelle. Ils sont constitués de 32 tubes en carton chacun qui peuvent servir aux abeilles solitaires pour y déposer leurs œufs. Selon le type d’opercule construit pour boucher l’entrée de la cavité, il est possible de connaître quelle espèce ou groupe d’espèces y loge.
Au total, 16 nichoirs ont été suivis mensuellement accueillant un minimum de 134 tubes occupés. Les agriculteurs ont constaté principalement des opercules de terre/boue et des opercules en ciment végétal (feuilles mâchées). Dans ces deux cas, ce pourrait être des osmies.