Ce vendredi 13 septembre 2024, même pas peur ! Nous sommes huit ornithologues du groupe local LPO « Gorges et causses » en partance pour la Camargue. Ce week-end était prévu en avril mais la météo nous avait obligé à le reporter en septembre. Nous logeons au camping des Bois flottés au Salin de Giraud. La première nuit est éprouvante avec un mistral puissant qui fait craquer, couiner les mobil homes et siffler les aérations.
Le samedi matin, le soleil est au rendez-vous avec son copain le mistral qui n’a pas faibli. Direction la plage de Piémanson avec arrêts prévus le long des salines mais les niveaux sont assez hauts. Un arrêt nous permet de contacter des Sternes caspiennes avec leur gros bec rouge caractéristique. Nous trouvons une vaste vasière avec des oiseaux assez lointains. Les Grands Gravelots sont très nombreux, quelques Bécasseaux minutes plus devinés que détaillés. Un grau accueille de nombreux laridés dans lesquels nous cherchons des Goélands railleurs que nous finissons par trouver ainsi qu’une Mouette pygmée. La plage atteinte, nous sommes fouettés par le sable et il est impossible d’observer en mer dans l’espoir d’y découvrir des oiseaux marins. Nous retournons au camping pour manger sur la terrasse abritée du vent.
Nous repartons l’après-midi en longeant le vaste étang du Vaccarès, véritable petite mer intérieure. Les oiseaux aquatiques stationnent dans des anses abritées et nous y observons des Grèbes à cou noir en plumage d’hiver sauf un ou deux qui arborent encore leurs aigrettes dorées. Nous passons un long moment au marais du Mas d’Agon à essayer de déterminer une Guifette leucoptère au milieu des autres guifettes, le mistral toujours présent ne facilite pas la tâche et en décourage certains. Sur la route du retour, nous pourrons voir trois Rolliers d’Europe qui se cramponnent aux fils électriques.
La seconde nuit est aussi fatigante avec ce satané mistral plus une fête au restaurant du camping qui se finit à trois heures du matin ! Le dimanche matin, sur la route, un arrêt pour découvrir le marais du Verdier près du Sambuc qui doit être très intéressant au printemps pour les passereaux des roselières. Vers le Mas de Cacharel, une baisse accueille des Ibis falcinelles et des chevaliers entre autres, où nous faisons de belles observations d’une diversité d’espèces. Nous finissons la journée vers les Saintes-Maries-de-la-mer sur des bassins avec de nombreux Canards souchets et quelques Tournepierres à collier. Le mistral toujours puissant fait « jeter l’éponge » même au plus acharnés.
Nous aurons vu 94 espèces d’oiseaux et la plus recherchée, la Glaréole à collier, nous sera passée si vite au-dessus de la tête qu’il sera difficile de prétendre d’avoir fait une « coche » !
La Camargue, c’est vaste et il faut quand même compter sur la chance pour trouver les bons spots d’observations ou avoir en amont de bons renseignements.
Ce week-end nous aura permis de mieux nous connaître pour certains et d’espérer nous retrouver sur le terrain pour des suivis ou des recherches ponctuelles sur des espèces caussenardes.
Compte-rendu rédigé par Jean-Luc Naudin, bénévole coordinateur du groupe local LPO « Gorges et causses »
© Cécile Denis