Suivi des insectes coléoptères sur la Réserve naturelle

Les organismes saproxyliques sont des espèces qui dépendent, pendant une partie de leur cycle de vie, du bois mort ou mourant, de champignons du bois ou encore de la présence d’autres organismes saproxyliques. Les coléoptères constituent l’un des groupes majeurs, soit environ 20 % des organismes saproxyliques. Ils ont un rôle fonctionnel dans la dynamique forestière et sont également des indicateurs de la qualité biologique des forêts.

En 2020, notre partenaire le CEN Occitanie a suivi les insectes coléoptères saproxyliques cibles sur la Réserve naturelle régionale « les coteaux du Fel ». Il s’agit du Lucane cerf-volant (Lucanus cervus), du Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) et de la Rosalie des Alpes (Rosalia alpina). Ces espèces constituent des indicateurs pour le suivi du milieu forestier du site protégé dans le cadre du plan de gestion 2020-2029. Les résultats suivants sont extraits du rapport de synthèse (Gouix, 2021).

Cerambyx cerdo (N. Gouix)

Au cours de l’hiver 2018-2019 un suivi de l’évolution des peuplements forestiers par le Protocole de Suivi Dendrométrique des Réserves forestières (PSDRF) avait été réalisé. Une mise en cohérence des protocoles a donc été recherchée : les placettes du PSDRF présentant les grandes quantités de très gros bois et de bois ont été sélectionnées pour suivre les insectes coléoptères saproxyliques et notamment Cerambyx cerdo.

Au total, 26 placettes ont été parcourues dans 3 habitats différents (Chênaie pédonculaire boulaie, chênaie-châtaigneraie et chênaie sessiliflore). Le suivi des arbres occupés par Cerambyx cerdo montre que sa présence est fortement influencée par l’exposition avec une concentration sur la chênaie sessiliflore exposée Ouest et sur les parcelles thermophiles exposées au Sud.

Concernant Rosalia alpina, il n’a pas été possible de l’observer durant cette saison. Plusieurs hêtres de très gros diamètre sont présents mais ils sont vivants et ne présentent pas de signes d’affaiblissements favorables au développement larvaire la Rosalie. Toutefois, des trous de sortie observés sur un billon de hêtre nous interrogent et il est très plausible que des individus soient présents de manière sporadique et occasionnelle sur la réserve.

Le protocole de suivi de Lucanus cervus a été réalisé de manière bénévole. Il consiste en la réalisation de 3 transects de 500m à la tombée de la nuit au cours des mois de juin et juillet pour détecter des mâles et des femelles volants le long des parcours retenus. Les transects ont été positionnés le long d’une route, d’un chemin ou encore d’une lisière forestière. 7 individus ont été détectés lors de ce protocole, principalement en début de nuit. Il sera reconduit en 2021.

Inventaire du CEN Occitanie sur le site

Inventaire du CEN Occitanie sur le site (LPO)

                       Lucanus cervus (N. Gouix)